Voici donc le volet moins agréable des aventures de Michel Sommerard, notre routard tant apprécié. Bien au-delà de l’image idyllique que nous pouvons avoir de Madagascar, de ses merveilleuses huiles essentielles, la réalité aujourd’hui est toute autre: la saison cyclonique bat son plein. Une année ne fait pas l’autre. 2022 a frappé dur. Puis, arrive aussi Emnati, un deuxième cyclone qui semble bien parti pour frapper l’île-continent de mes rêves.
Dans le récit qui suit, je reprends les mots de Michel Sommerard. Quiconque mieux que lui saura décrire la situation, cruelle mais réelle, de ce qui se trame là-bas ? Je vous prie de tout lire, cela permet de mettre des images sur des idées que l’on peut avoir. Puis je fais appel à votre soutien, générosité et solidarité. Des dons, même petits, cumulés les uns aux autres, sont du pain béni pour Michel et ses équipes.
Cyclone tropical Batsirai
Dans la nuit du 5 au 6 février, le terrible cyclone tropical Batsirai s’est abattu sur Madagascar. Vous en aurez sûrement entendu parler… Malheureusement, la ferme de Mahasoa n’a pas été épargnée … Je partage les mots de Michel qui fait un état des lieux clair, net et précis.
Cyclone Batsirai : 6 février matin
Ampasimanjeva : premières photos ce matin après le passage du cyclone. Pas de blessés à la ferme mais une nuit d’angoisse tous blottis les uns contre les autres dans les endroits les plus solides. Malgré les sacs de sable sur les toitures, il y a de gros dégâts.
Au village, l’église, les écoles et les habitations ont souffert. À la ferme beaucoup de toitures se sont envolées: les cases, la distillerie, le hangar, les arbres, les cultures… Il faut tout remettre en état. Et maintenant les inondations coupent le village du reste du monde.
Merci pour votre soutien.
Cyclone Batsirai : 6 février, journée
Cyclone…
C’est chiant de toujours solliciter les amis. Moi, je me débrouillerai mais je pense aux écoles et aux familles nécessiteuses qui ont vraiment besoin d’aide. Surtout que d’ici moins d’un mois, il n’y aura plus rien à manger. Il faut prévoir dès maintenant. On peut le faire avec l’association School.
Cyclone Batsirai : 6 février, journée, suite
Les alambics n’ont pas été touchés. En revanche, la charpente, la toiture, la cheminée et les palans de levage. Tout est à refaire.
Il y aura un peu de délai pour les prochaines huiles…
Cyclone Batsirai : 7 février, matin
Ce matin, le calme revient. Mon petit « frère », Charles, a fait le tour du village pour me rendre compte de l’ampleur des dégâts. Personne n’a été épargné.
Merci à vous toutes et tous de penser à nous et pour vos témoignages de solidarité. Pour la ferme, nous avons bien sûr de gros dégâts qui vont occasionner des retards. Il nous faudra des mois pour réparer au détriment de nos cultures vivrières et de notre production. Ceci lèse bien sûr les revenus et les salaires (le chômage n’existe pas). Cela va nous permettre cependant de mieux reconstruire. Mais je me rends compte que nous avions déjà reconstruit et que la nature est toujours plus forte… On ne s’aventure qu’en pirogue parce que les crocodiles ont gagné du terrain avec l’inondation et les petits animaux ou les jeunes enfants sont leurs proies favorites.
Le plus ennuyeux, ce sont les écoles. L’état n’intervient pas et cela reste à notre charge (d’où l’importance de l’association SCHOOL qui a construit ou restauré 62 salles de classes en 18 ans).
Il faudra aussi reconstruire les cases de la population : ces gens qui ont tout perdu devront racheter des matériaux alors que nous sommes en période de pénurie mais aussi s’alimenter dans une zone où les cultures sont détruites.
Je vous joins le site de l’association School, c’est à mon sens le seul moyen d’intervenir localement et efficacement.
Tous les dons sont déductibles fiscalement de 66% du montant dans la limite de 20% de l’impôt.
Cyclone Batsirai : 7 février
Photo de mon copain Domi. La RN25 est coupée. Moralité : on ne sort plus vers Fianarantsoa ou Tana ou Tamatave. Plus d’approvisionnement, plus d’exportation, tant que ce ne sera pas réparé. C’est vraiment très dur.
Cyclone batsirai : 7 février, soir
J’ai passé la journée depuis ce matin très tôt à répondre à tout le monde, à lancer des ponts avec Madagascar, à chercher des solutions, à en trouver pour certaines choses mais surtout à recevoir des nouvelles qui te minent l’esprit. Il faut une bonne dose d’optimisme pour continuer. Je suis épuisé ce soir. Merci encore pour tous les soutiens reçus et à venir. À demain.
Belle et douce nuit à vous tous.
Cyclone Batsirai : 8 février
Il y a une grande histoire d’amour entre les français et les malagasy. Pas les politiques ni les gouvernements mais le peuple, le vrai, avec ses sentiments et ses émotions.
Je veux juste vous dire qu’entre les dons qui sont parvenus à l’association SCHOOL et ceux qui arrivent, on est presque à 7000€ collectés principalement en France mais aussi en Belgique, au Canada, en Suisse, etc. Je suis très ému par toute cette générosité. Merci merci.
Cyclone Batsirai : 9 février
La liane de vanille demande 2 ans avant de produire des gousses et l’an prochain il n’y en aura pas beaucoup.
80% de nos girofliers ont été arrachés donc faites provision de girofle sur les stocks actuels.
Et ce bel arbre en photo était un très beau frangipanier centenaire qui offrait de jolies fleurs à 5 pétales blanches et parfumées avant de montrer ses feuilles. Le cyclone l’a abattu… Je l’aimais beaucoup.
Cyclone Batsirai : 10 février
Lycée du Faraony
LE LYCÉE DU FARAONY dont nous sommes si fiers et que l’association SCHOOL a construit et offert à la république malgache en 2009 a pris un coup de chaud. On découvre les dégâts au fur et à mesure qu’on arrive à se déplacer car les pistes ne sont pas praticables.
J’ai besoin d’un budget pour réparer. Je pensais faire une collecte pour acheter des panneaux solaires mais on a une autre urgence. Il faut remettre le toit.
Merci.
Versement des dons
DIX MILLE EUROS virés ce matin à Madagascar grâce à vous. Il faut continuer. Parlez à vos proches, dans votre entreprise, votre banque.. Là où il y a de l’argent.
Merci merci merci.
Les arbres de la ferme Mahasoa
« Cyclone Madagascar. Du Teck que j’ai planté il y a 19 ans. Ce n’était pas pour moi c’était pour les générations futures mais ça me fait de la peine ».
« La plupart des girofliers ont été arrachés. C’est un arbre qui commence à offrir ses fleurs au bout de sept ans. Il a une valeur très symbolique et traditionnelle dans la vallée du Faraony. Les jeunes garçons commencent par planter des girofliers puis ils partent travailler parfois à l’autre bout de l’île et ils reviennent pour se marier quand leurs girofliers donnent des boutons ».
Sans oublier les plants de basilic et palmarosa complètement dévastés…
« La piste pour arriver au village a été détruite par endroits. C’est impressionnant. Il va y avoir du boulot. Si des instances internationales ne s’y mettent pas on ne peut pas s’en sortir. Nous on va s’occuper d’aider la population à survivre mais réparer la piste fait partie des urgences aussi ».
Cyclone Batsirai : 11 février
Vous voulez offrir un sac de riz à une famille nécessiteuse victime du cyclone à Madagascar sans payer le transport ni la douane et que votre don soit déductible fiscalement en France … C’est le moment. Merci.
Cyclone Batsirai : 12 février
J’ai lancé une cagnotte sur Leetchi Cyclone Madagascar pour venir en aide aux personnes sinistrées de ma région à Madagascar. Nous avons déjà pu faire partir 10.000€ de dons mais si on peut davantage c’est Super. Merci à tous du fond du cœur.
Cyclone Batsirai : 15 février
Les vétivers ont tenu le coup. Ils ont bien poussé et les racines semblent avoir rempli les bambous. On le voit bien sur la fente provoquée par la pression de la racine. Dès que la distillerie est réparée on va les distiller. Ça me met du baume au cœur car j’ai mis beaucoup d’espoir dans cette expérimentation et tout le monde est content à la ferme. On a une fierté collective. Ça nous rassemble bien. Je crois même qu’on partage cette fierté avec vous.
Le programme maintenant c’est de récolter, distiller et replanter des éclats de plantules dans les mêmes bambous s’ils sont encore assez solides en ajoutant comme au départ un mélange de terre, compost et sable. Un travail souple en continu avec une équipe qui maîtrise bien. Comme la distillation est très longue ce n’est pas la peine de tout récolter d’un seul coup. Autant le faire en douceur et pendant ce temps tout pousse tranquillement. Je suis impatient de suivre l’opération avec vous.
Cyclone Batsirai: 16 février
2,5 tonnes de riz sont arrivées à la ferme ce matin et on les met en sacs de 5 kg environ pour commencer à les distribuer demain au village. Ce sera plus simple et plus facile. On attend le reste et l’huile, le sel, le sucre, etc. On va distribuer par kapock (les gens ont l’habitude): ils viennent avec leurs pots ou leurs bouteilles et on verse dedans. D’ailleurs pour le riz, on va préparer les prochaines distributions avec des seaux et les gens viendront avec un panier car ça me contrarie d’user des plastiques. Merci à vous tous: c’est grâce à vos dons que ces gens vont manger. Belle journée à chacun.
Cyclone Batsirai: 17 février
Ce matin, Charles le responsable local de l’association School, est à l’hôpital régional qui est un peu surchargé à cause en partie du cyclone. Il a rencontré les deux médecins car nous avons décidé de venir en aide aux gens qui ont tout perdu ou qui sont vraiment dans la pauvreté.
J’ai l’exemple d’une jeune fille atteinte d’une affection congénitale dont l’opération coûterait 80€ mais qui n’a pas les moyens de se soigner. J’ai le cas de ce bébé dont la maman est morte en couches et qui est atteint d’une infection (celui qui a le visage tout rouge). Il doit être soigné mais en attendant qu’il soit intégré dans une structure, il faut s’en occuper mais il y a 14 enfants du village qui sont hospitalisés pour paludisme et malnutrition. Il y a beaucoup à faire.
Ce sont des dépenses très raisonnables que nous pouvons entreprendre grâce à vos dons. Au nom de route l’équipe de School, essentiellement bénévole, je vous en remercie. Soyez certains que les gens que nous secourons grâce à votre soutien vous bénissent.
Cyclone Batsirai: 19 février
DISTRIBUTION ALIMENTAIRE A 500 FAMILLES à MADAGASCAR.
On n’y pense plus en Europe tellement on reçoit d’informations au quotidien. Il faut savoir que les populations sont toujours sinistrées et il nous a fallu une semaine pour organiser les secours. On a commencé à restaurer le lycée, les collèges et les écoles de la vallée. Nous sommes situés à mi-chemin entre deux grandes villes qui reçoivent les aides de La Croix rouge, de MSF, des pompiers et de nombreuses ONG. Malheureusement, ils ne vont pas jusque dans la brousse où le seul secours est citoyen grâce aux dons que nous avons reçus.
Aujourd’hui, 500 familles reçoivent 5kg de riz, du sucre, des haricots, du sel et de l’huile et nous recommençons avec les mêmes la semaine prochaine le temps de se réapprovisionner. Merci de nous permettre grâce à vos dons même minimes de sauver des vies.
Appel à la solidarité
Association SCHOOL et dons
Il est certain qu’il va falloir une bonne dose de courage, de résilience, de volonté, de détermination à Michel Sommerard pour rétablir le fonctionnement de la ferme de Mahasoa. Son engagement est total, il œuvre dans un contexte rural où quasiment aucune aide n’est disponible. Puis, il n’est pas sur place ce qui complique d’autant la situation. Mais il s’acharne à créer des ponts entre la France, et notre vieille Europe, vers Madagascar.
Vous l’aurez également compris, il nous est possible d’agir en réalisant des dons par le biais de son association School ou via la cagnotte Leetchi partagée ci-dessus. Je peux aussi vous envoyer directement le RIB de l’association pour tous vos dons. Il suffit de me le demander en me contactant via le formulaire de contact.
Michel Sommerard, ange protecteur
Si comme moi, vous êtes sensibles à son travail et à ses remarquables huiles essentielles, je vous invite vraiment à la solidarité. Vous voyez bien que ce ne sont plus que des informations passées du début du mois de février. La réalité est celle-ci.
Si vous avez lu cet article, et suivi le travail de Michel Sommerard, c’est sûrement que vous aimez la belle aromathérapie et ses trésors d’huiles essentielles. Nous aimons les huiles essentielles de Madagascar. Alors, pour continuer à profiter de ces trésors aromatiques, sans prendre sans rien rendre, soyons solidaires.
« Michel, tu m’as parlé de ton eucalyptus citronné que les Malgaches ont baptisé kininy manitra, l’Eucalyptus Parfumé. En plus de m’avoir appris mon premier mot en malgache, Manitra, tu m’as aussi précisé que c’est un mot précieux à Madagascar. Il touche au sacré : Dieu se disant Andriamanitra, le Prince Parfumé.
Et je rajouterai alors ceci pour conclure : en plus d’être « paysan du tiers monde », selon tes propres mots, tu es l’ange protecteur de ces lieux. Bénis de luxuriance et de beauté végétale, ils se trouvent pourtant trop souvent malmenés par les éléments. Mais tu veilles. Et chéris ces terres et ses populations. Merci pour cela. »