Rencontre avec Michel Sommerard : vieux routard des huiles essentielles (1/2)

Michel Sommerard est un vieux routard rêveur des plantes médicinales, des huiles essentielles et de l’agriculture biologique. Malgré un diplôme en pharmacie qu’il n’a pas terminé, il a été là au bon moment au bon endroit et à une époque où ces sujets n’étaient pas encore « à la mode ». 

Je l’ai rencontré sur mon chemin de retour vers l’Espagne, un après-midi de fin août. Il m’a reçu à la cool dans son jardin. J’étais tellement impressionnée de le rencontrer et un peu intimidée aussi. Quand même, Michel Sommerard quoi…. Un nom que tout passionné d’aroma connaît.

Un précurseur … bref, un honneur ! 

Le parcours de Michel Sommerard

Avant d’écouter notre échange, laissez-moi vous donner les lignes directrices de son parcours. Je n’en ai pas vraiment parlé dans l’interview, je préférais me concentrer sur d’autres sujets. Voici donc un petit résumé que Michel Sommerard a validé et approuvé (en gros, je ne dis pas de bêtises). 

Michel Sommerard dans les années 80

Dans les années 80, il fait partie du « board » de Nature et Progrès et devient expert au Ministère de l’agriculture française. Il a pu activement participer à la mise en place de l’agriculture biologique en Europe. 

Michel Sommerard a participé et enseigné au DU de Phytothérapie à la Faculté de Pharmacie de Montpellier, approche complémentaire ouverte aux étudiants en pharmacie et en médecine (cela ne devrait pas être seulement une proposition mais une obligation, enfin, cela est mon avis et n’a rien à voir avec notre sujet du jour).

En 1985, il fonde la société Vie Arome dont il développe la gamme des huiles essentielles et met le pied dans la commercialisation des eaux florales (ou hydrolats). Cela me fait dire à quel point Michel Sommerard est innovant et même précurseur ! Vous pensez ! Les hydrolats …. 

Il crée aussi le premier Musée des Arômes à Graveson (Provence). Néanmoins, il n’est pas épargné par les chemins tortueux de la vie. Il passe à autre chose après quelques années.

Michel Sommerard dans les années 90

Vous avez compris : Michel Sommerard n’allait pas s’arrêter en si bon chemin ! En 1990, il crée la société Florame avec une gamme composée seulement de … 5 huiles essentielles. Mais cela lui permet de se spécialiser exclusivement dans les produits biologiques. Commencer petit a toujours du bon. En 10 ans, elle devient leader de l’aromathérapie BIO en France. 

Ces sociétés mentionnées sont aujourd’hui encore actives et pérennes. 

Michel Sommerard dans les années 2000 à aujourd’hui

Le chemin des arômes de Michel Sommerard

Michel Sommerard nous emmène avec lui sur le chemin des arômes. Son chemin, son voyage, sa vie.

En 1990, il publie Le chemin des arômes. Un autre pas sur son chemin aromatique. Selon Michel, « ce guide d’utilisation des huiles essentielles et des eaux florales pour la santé et la beauté vous sera très utile ». Et puis, cerise sur le gâteau : cette édition est préfacée par le docteur Penoël, un autre routard de l’aromathérapie. Vous pouvez toujours l’acquérir pour 3 euros symboliques sur le lien ci-après.

Les produits de la vente du livre sont reversés à l’association créée par Michel : School. Nous y reviendrons ci-après et dans la vidéo. 

Son deuxième livre, « plus professionnel » selon Michel Sommerard, est édité en 2005 : « Le chemin des arômes : guide d’utilisation pour toute la famille » aux éditions Médicis. Il s’adresse aux professionnels de santé et aux amateurs éclairés (ouf). Ce livre peut être trouvé en ligne. 

Par ailleurs, Michel continue sur son Chemin des Arômes : un futur ouvrage nous emmènera à Madagascar et en Afrique. 

Pour terminer sur le thème de la littérature, il est important de dire que Michel Sommerard a aussi rédigé des publications scientifiques. Il s’est par exemple attaqué par exemple aux chémotypes des huiles essentiellesou encore à la différence entre ravensare aromatique (Ravensara aromatica) et ravintsara (Cinnamomum camphora), deux huiles souvent confondues.

Paysan du tiers monde à la ferme Mahasoa

Depuis 2002, il est le grand manitou de la ferme de Mahasoa (Ampasimanjeva, Madagascar).

Sur ces 500 hectares, avec l’appui de son équipe locale, il s’est converti en « paysan du tiers monde », comme il le dit lui-même. Il se consacre à la culture de plantes autochtones, ou bien adaptées au sol malgache, et à leur distillation pour nous offrir des huiles essentielles. Pépites absolues. La ferme de Mahasoa est un endroit exceptionnel bordé par le fleuve Faraony.

Aujourd’hui, Michel et sa famille ne vivent plus à Madagascar mais il est en contact permanent avec ses équipes sur place. 

La ferme Mahasoa est située où se trouve le gros point rose.

Association School

Parallèlement, en 2003, il crée à Madagascar l’association humanitaire laïque à but non lucratif : School. L’association permet de construire des écoles, de creuser des puits et de soutenir financièrement plus de 400 familles démunies pour scolariser leurs enfants. Dans la vidéo qui suit, nous abordons le sujet. Je vous laisse donc prendre connaissance de celle-ci.

Rencontre avec Michel Sommerard

Echange autour des plantes malgaches 

J’espère que vous avez apprécié cet échange. Sûr que nous aurions pu continuer à papoter autour de ces plantes malgaches… Sacré parcours, sacré routard des plantes, sacré personnage. 

Pour presque finir cet article, je trouvais délicieux de vous présenter la culture de vétiver made by Michel.

Autour de la culture du vétiver 

Son mode de culture du vétiver est irrésistible de bon sens et d’innovation : dans du bambou !

« Cela évite de perdre de la racine. Les bambous sont remplis de compost, de terre et de sable. Et la racine prolifère ! Pour récolter, on ouvre les bambous, on récupère les racines, on les lave et on distille. L’huile essentielle est très lourde et assez épaisse ». 

Quelle ingéniosité ! Puis, sans se casser le dos car…. avez-vous déjà vu les racines du vétiver à extirper du sol ? Regardez un peu les photos et vous vous rendrez compte. 

La biochimie des huiles essentielles

Michel Sommerard parle beaucoup de la biochimie de ses huiles. Il est certain que pour des non-initiés, cela sera du charabia. Bon, j’ai déjà évoqué ce sujet : les huiles sont des concentrés de vraies molécules et actives par-dessus le marché ! Alors, il me semble important de donner des précisions même si ce blog n’a pas vocation à cela. Mais aborder le sujet est tout de même inévitable. 

Par conséquent, je me contenterai de vous donner des précisions dans le glossaire. Vous vous y réfèrerez si vous le jugez nécessaire. L’information est disponible : vous en disposez si vous le souhaitez. 

Donc, les molécules évoquées par Michel Sommerard concernant ses huiles sont :

  • Eucalyptus citronné (Corymbia citriodora) type citronnellol (dit Kikiny Manitra, le Prince Parfumé). Il faut savoir qu’en général l’eucalyptus citronné est plutôt chémotypé à citronnellal.
  • Basilic Pugent (Ocimum gratissimum): eugénol 
  • Petit grain mandarinier (Citrus reticulata): linalol
  • Cannelle (Cinnamomum verum) feuille : eugénol (peu de cinnamaldéhyde)
  • Cannelle (Cinnamomum verum) écorce : cinnamaldéhyde
  • Girofle griffe et clou: eugénol et acétate d’eugényle
  • Curcuma feuille : terpinolène

Cyclone tropical Batsirai

Cependant, il y a un bémol … La rédaction de mon article est concomitante au passage du terrible cyclone tropical Batsirai. Vous avez vu des photos de paysages idylliques, de cette ferme merveilleuse, qui semble être le paradis sur terre. Néanmoins, depuis quelques jours, ce paradis s’est transformé en torrent de boue.

Je vous invite donc à prendre connaissance du prochain article (je divise en deux pour ne pas surcharger les lecteurs). Vous verrez le revers de la médaille. Et comment vous pouvez soutenir Michel Sommerard dans cette épreuve.  

Merci d’avance pour votre intérêt.

Dites-moi tout de même ce que vous inspire Michel Sommerard et son formidable travail. Moi, je veux bien aller gratter de la racine de vétiver à la ferme en tout cas ! 

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One Reply to “Rencontre avec Michel Sommerard : vieux routard des huiles essentielles (1/2)”

  1. J’adore Johanne

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