Floraluna, huiles essentielles pleines d’énergie positive et financement participatif

Floraluna, est une distillerie située sur les contreforts du Mont Canigou dans les Pyrénées-Orientales. C’est lors d’une belle journée ensoleillée, pleine d’énergie solaire positive accompagnée par Maud, ses parents et mon fils Raphaël, que j’ai rencontré Flora et Samuel, les acteurs principaux. 

Samuel nous accueille. Il est cool, super cool et plein d’énergie positive qu’il transmet à son auditoire mais aussi à ses huiles essentielles ! 

Découvrons un peu l’histoire de Floraluna et les origines du projet. Et s’il vous plaît, ne décrochez pas avant la fin car Floraluna a aussi besoin de votre soutien : afin de continuer à développer encore plus ce beau projet, un financement participatif est en cours. Vous trouverez le lien vers celui-ci plus en avant dans l’article. Floraluna a besoin de votre soutien et les contre-parties sont vraiment chouettes ! De plus, un petit bonus en vidéo vous est proposé en cours d’article. Alors, lisez, imprégnez-vous et découvrez ce beau projet.

FLORALUNA : LES ORIGINES

Samuel, le Togo et l’agroforesterie 

Un poste d’ingénieur bien payé mais super boring (la perspective du costume cravate assis devant un bureau l’a effrayé). L’impression qu’une pièce de lui-même manquait. 

Il démissionne pour partir au Togo dans le cadre d’une mission humanitaire. Au sein d’un centre de formation en agroforesterie, où les paysans pauvres sont accueillis pour être formés aux rudiments d’une agriculture vertueuse et cyclique, Samuel a été projeté dans ce monde rural d’un autre temps. Il a eu cette sensation de revenir à des temps anciens de l’Humanité, aux racines de l’écologie et de l’entraide. Il a vu cette vie dure du paysan mais pleine de sens. 

Floraluna dans les Pyrénées-Orientales

A son retour du Togo, Samuel, alsacien d’origine, s’est mis en quête de sa terre promise dans ce qu’il appelle le Far West français : les Pyrénées-Orientales, lieu encore sauvage où pleins d’initiatives agricoles et culturelles voient actuellement le jour. « Un terreau fertile » comme il dit. 

L’alambic et la distillation 

L’alambic et le procédé de la distillation ont été une révélation : « Quoi de mieux qu’une huile essentielle pour emporter l’adhésion d’un(e ) occidental(e ) qui a l’habitude de l’allopathie : les HE sont puissantes, rapides, efficaces, et très adaptées à la vie moderne».

Il précise que les huiles sont aussi de la « chimie » et que « ces premières gouttes qui sortent, cette quintessence, des résultats incroyables et un procédé génial » l’ont définitivement conquis. Bon, dans son élan, Samuel avait omis de considérer les côtés plus contraignants dont les nécessaires « millions de kilos de plantes ».

Il a suivi un BPREA en Alsace puis a fait des stages chez un distillateur des Pyrénées-Orientales. Il raconte, non sans humour, que tel « un disciple de kung-fu, il a dû passer le balai des jours avant de pouvoir assister à sa première distillation ».

L’alambic en cuivre

Par la suite, il fait ses débuts en achetant son premier alambic en cuivre de 150 litres : « J’étais fasciné par cette matière. Le cuivre, c’est beau et le résultat est directement magnifique puis c’est meilleur marché ». Seulement, cet alambic avait la cuve intégrée, soit 150 litres d’eau froide à faire chauffer dans un métal froid, face aux courants d’air. « Je n’entrais pas toujours en distillation ! » se souvient-il. Sans parler de la corrosion due à certains produits. 

Chez Floraluna, Samuel à côté de son alambic en cuivre

Aujourd’hui, il distille des plantes délicates dans son alambic en cuivre qu’il a raccordé à la machine à vapeur sèche. Car il faut être aussi bricoleur quand on est distillateur !

Floraluna, c’est un duo : Flora et Samuel

En 2011, Samuel se lance dans ses premières distillations de romarin sauvage. 

Suivent ensuite les premières plantations : thym, menthe poivrée, romarin puis rosiers de Damas. Puis encore d’autres plantes pour arriver aujourd’hui à cultiver des eucalyptus, de la camomille romaine, de l’estragon, de la mélisse, du laurier, de la sauge, du géranium rosat et de la verveine. 

Flora quant à elle a plutôt fait ses armes dans l’étude de la parfumerie mais s’est vite rendue compte à quel point ce monde particulier et élitiste de la parfumerie ne serait pas son chemin. Alors, elle se met à la naturopathie, par-là fait le lien avec l’aromathérapie. Toujours attirée par les belles odeurs, elle pensait que « la distillation était comme un aboutissement, le summum de la transformation des plantes médicinales ».

Samuel et Flora, de Floraluna

En 2018, elle débarque en stage chez Samuel puis dans la vie, tout court. Depuis 2020, Flora a repris la partie agricole (cultures, cueillette) ce qui laisse plus de temps à Samuel pour la distillation. Comme elle dit : « Il n’y a pas de hasard mais des convergences ». 

FLORALUNA AUJOURD’HUI  

Avec Semperviva: l’union fait la force

Floraluna a concrétisé des partenariats avec des cueilleurs et agriculteurs locaux sous forme d’association. L’optique est collective, locale et solidaire. Samuel explique « qu’on ne peut pas tout faire et tout faire bien ». Les plantes cultivées par ces partenaires sont donc distillées par Floraluna. 

La culture des plantes aromatiques est complexe : il en faut beaucoup, en diversité comme en quantité. De plus, elles exigent des techniques, des sols, ou des expositions spécifiques. Par conséquent, cela engendre énormément de travail dans des zones différentes. « L’union fait la force : quand on est plusieurs, c’est mieux. Surtout entre amis ». 

Par ailleurs, la distillerie de Floraluna peut aussi être utilisée pour distiller les plantes des copains et voisins. « La distillation / transformation est une activité à part entière. C‘est très bien d’avoir un seul outil pour plusieurs. D’autant plus qu’une distillerie coute très cher ». 

L’idée de travailler ensemble est justement de se poser ensemble. De manière collégiale, discuter des coûts, des prix de vente en magasin, des souhaits individuels avec comme idéal que chacun(e ) vive correctement de son activité agricole. Dans cette démarche, une voix égale une personne. Une union qui fait donc la force. 

Samuel de Floraluna en pleine distillation – Credit photo Floraluna

Floraluna et l’agroforesterie

Flora cultive un hectare sur lequel sont plantés des arbres entre les cultures (eucalyptus en inter-rangs et des rangs de mix Laurier / mélisse). L’arbre apporte énormément au sol : ombre, biodiversité, systèmes racinaires et gestion de l’eau, protection du vent, support et protection pour tout ce qui vole… et « sûrement d’autres choses encore mystérieuses ».
L’arbre contribue à l’équilibre des sols et des cultures. Il est essentiel.
A Marcevol chez un des partenaires, ce sont les amandiers et bientôt les oliviers, associés aux romarins, implantés entre les cultures d’immortelles, de lavandes, de thyms… Les partenaires de Floraluna cultivent en tout sur 4 hectares. 

Floraluna et la qualité

Floraluna est certifié Nature & Progrès, label qui correspond à la cohérence souhaitée entre leur éthique et leurs actes. Cette démarche de qualité va bien au delà de la simple certification ECOCERT / AB. Etre 100 % bio implique de soigner la nature, les humains, de miser sur des partenariats locaux, sur de l’énergie verte, des circuits courts tout comme avoir une bonne gestion des déchets et s’engager localement. De plus le producteur N&P participe aux audits des autres producteurs toujours avec un consommateur également impliqué.

Floraluna et la distillation

La distillation est un art

La distillation chez Floraluna est la plus longue, douce et complète possible. « C’est un un art qui demande un long apprentissage. Il faut beaucoup répéter, être attentif, prendre son temps, sentir, regarder. Chaque année nous offre son lot des surprises. La technique s’affine par l’amélioration des gestes et des outils. Beaucoup de remises en question et des croyances qui volent en éclat. L’artiste principal, c’est la Nature. C’est elle qui a créé les plantes qui donnent les huiles. Je serai bon d’ici 20 ans» dit Samuel en souriant.

Distillation avec de l’eau osmosée

Il s’agit d’avoir l’eau la plus pure possible, faiblement minéralisée, sans pesticides ni produits chimiques. Floraluna utilise une énergie verte Enercop. La vapeur sèche chauffe en 15 minutes : très rapide, pas de bois, pas de gaz. Ce procédé évite l’oxydation.

Distillation dans l’inox

L’inox est là pour les grandes récoltes et surtout pour les plantes très agressives : menthe, les thyms et origan, sarriette, cannelle. Il est bien plus simple à entretenir que le cuivre (même si le cuivre est toujours utilisé pour les plantes délicates comme indiqué ci-haut : bleuet, rose, camomille, verveine, mélisse, ortie). 

Le secret de Floraluna : des pièces en cuivre à l’intérieur de l’alambic inox, afin d’apporter ce bonus d’arôme et de tenue, cette belle énergie que donne le cuivre.

Floraluna : une nouvelle distillerie en financement participatif

« Nous sommes à l’étroit » dit Samuel. 

Floraluna, vue de l’atelier

Floraluna va agrandir la distillerie (à très court terme) et s’installer dans une belle distillerie moderne réalisée avec les matières locales comme le bois de Douglas pour le bardage des murs. Voici le projet:

  • un alambic de 1000 litres qui permettra d’optimiser les distillations: une cuve de contenance plus importante réduira forcément les temps de distillation. Néanmoins, la cuve de 500 litres continuera son service selon les besoins tout comme le fameux alambic en cuivre. Samuel raconte qu’une année passée, « deux tonnes d’immortelle ont été récoltées en un laps de temps très court impliquant deux semaines de distillation. En effet, l’hélichryse se distille frais. Tout ce travail pour un résultat de 2 litres d’huile essentielle ». 
  • une plateforme d’accès à la cuve (par en-haut) ainsi qu’un palan pour sortir et déverser les plantes dans les cuves
  • une grande surface au sol pour entreposer les plantes le temps d’un éventuel pré-séchage. « On n’aura plus à faire gaffe à la météo à faire sécher nos plantes dehors ».

Pour supporter Flora et Samuel dans leur beau projet, voici le lien vers le financement participatifhttps://www.zeste.coop/fr/floraluna

Bon vous êtes arrivés jusque là alors, je vous félicite et vous soumets la petite vidéo que j’ai préparée et qui j’espère vous plaira !

Lancement d’une gamme de cosmétique 

Floraluna va bientôt lancer une gamme de cosmétique. Le but étant d’élargir la gamme avec plus de produits. Un laboratoire les accompagne dans cette nouvelle aventure. En effet ce sont d’autres méandres encore que ceux de la cosmétique notamment des protocoles très longs et coûteux. 

Petit clin d’œil néanmoins et sortie du local : Floraluna a eu envie d’intégrer des huiles exotiques comme la cannelle ou encore l’ylang-ylang. 

A suivre donc. 

Le Trek des Essentielles et les huiles de Floraluna

J’ai testé l’origan pendant mon voyage à Madagascar donc dans des conditions à haut risque. Il m’a permis de maintenir une certaine homéostasie intestinale si je puis le dire ainsi. Pourtant, comme dirait Samuel à qui j’en ai parlé, nos organismes doivent fournir un sacré effort d’adaptation à la « microfaune des pays lointains » !  

Quant à leur cèdre de l’Atlas, il est hyper puissant, profond, sombre, comme le pays cathare, et pourtant n’a pas cette note agressive de l’origan. Une menthe poivrée détonante, piquante et trèèèès fraîche. Un romarin camphré, doux vert malgré son camphre caractéristique mais très adouci. Un lavandin tout doux, fleuri qui nous immerge dans le champ.

La conclusion du Trek des Essentielles

Il en faut une sacrée dose de passion pour se lancer dans une telle aventure. Entre le temps nécessaire à la récolte à la serpette s’il vous plaît, les coûts élevés de production (comme le temps passé avec la serpette pour la récolte justement…), Samuel confirme que la vente au détail est primordiale pour s’y retrouver. 

Je vous invite vivement à considérer l’investissement consenti dans l’achat de vos huiles essentielles. Essayons de limiter le recours aux huiles essentielles issues de productions industrielles mêlant quantité, hectares et hectares, mécanisation à outrance et cuves géantes. L’attention portée aux plantes ne peut clairement pas être celle d’un « petit » producteur, et dans ce terme petit, rien de péjoratif, évidemment ! Petit dans le sens artisan et amoureux de la Terre. La différence se fera TOUJOURS au flacon et probablement au prix aussi. En ce qui me concerne, j’ai choisi mon camp. 

On pourrait citer encore Samuel pour le mot de la fin : « La rentabilité vient quand il y a de la quantité, sur des hectares, quand c’est mécanisé. Nous ne procédons pas ainsi car cela va à l’encontre de notre philosophie. Nous portons beaucoup d’attention à nos plantes ». Et cela se ressent dans leurs huiles. 

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