La Fabrique Végétale : une distillatrice et des huiles essentielles (2/2)

Dans le premier article dédié à La Fabrique Végétale, je vous ai présenté Claire Bertrand, la fondatrice et distillatrice de grand talent comme la gamme actuelle de ses si jolies huiles essentielles.

La Fabrique Végétale : projets pour étoffer la gamme

Claire Bertrand a d’autres projets en tête pour étoffer sa gamme d’huiles essentielles. Voyons cela de plus près.

Huile essentielle de Laurier noble 

Des lauriers nobles vigoureux sont plantés dans la parcelle gérée en agroforesterie par son compagnon Rémi. Un essai très concluant de distillation a été mené. C’est donc une huile essentielle que Claire aura à cœur d’intégrer plus largement à sa gamme. Le laurier noble ne ressemble-t-il pas par bien des aspects au très célèbre ravintsara malgache ? Les deux arbres appartiennent notamment tous deux à la grande famille botanique des Lauracées. Pourquoi aller chercher sous les tropiques ce qui pousse si près de nous ? (je dis ça alors que je reviens de Madagascar la valise pleine de ravintsara!).

Huile essentielle de Cèdre de l’Atlas

Cèdre de l'Atlas, rameaux. Photo Pixabay

Claire désirait distiller des essences de bois. Elle a récemment pu faire ses premières armes avec un cèdre centenaire. Le bois de taille a été récupéré dans le jardin d’un particulier. Trônant au milieu de ce jardin depuis plusieurs générations, ce cèdre centenaire a été le témoin d’une histoire de famille.

Claire raconte. « Les premières notes sorties de l’alambic avaient les aspects cireux et discrètement résineux d’un bois vieilli. M’est venue l’idée d’un vieil escalier de bois montant dans une maison ancienne. Le côté un peu mystérieux qu’ont quelquefois les vieilles malles. Puis dans un deuxième temps, des notes plus épicées, profondes, chaudes et rondes sont apparues par envolées successives».

Le cèdre de l’Atlas a ses origines au Maroc où il est typiquement distillé. Pour autant, « les végétaux possédant une grande capacité d’adaptation ». L’huile essentielle obtenue n’a rien à envier. Sa composition chimique et son exceptionnelle fragrance sont encore une fois superbes.

Huile essentielle de menthe bergamote 

Claire songe à cultiver cette menthe particulière pour la distiller. Il s’agit d’une menthe « douce », dénuée de toute l’agressivité. Assurément, cette menthe ronde et enveloppante a de beaux jours devant elle. La menthe bergamote est en effet remarquable par son odeur délicatement mentholée. Elle est très nuancée, tout à la fois zestée et presque florale (riche en esters). C’est l’amie des enfants : elle sait combattre leurs inquiétudes mais aussi tant d’émotions négatives. C’est une huile essentielle tonique ovarienne et susceptible d’accompagner l’impuissance masculine. Pourquoi cette huile essentielle est-elle encore si méconnue et si peu utilisée ? Pourquoi n’a-t-elle pas toute sa place dans une aromathèque! 

Claire tentera de remédier à cela…

Huile essentielle de thym serpolet 

Ce thym particulier et précieux allie douceur et fermeté (alcools doux et phénols puissants y sont réunis). Il « veut vivre ». Il accompagne si bien tous ceux qui sont tristes ou fatigués, tous ceux qui n’ont plus « le goût de vivre ». Ce thym-là pourrait bien intégrer dans un avenir proche la gamme de la Fabrique Végétale. C’est un souhait que Claire chérit !  Je vous invite à regarder la vidéo de Michel Faucon, dans laquelle il évoque le thym serpolet. Méconnu et peu commercialisé, il devrait pourtant revêtir une place de choix dans une aromathèque.

Les futures avancées du « savoir-faire » de Claire, à l’image de son « savoir être », nous combleront de bonheur. Elle sait allier toute la rationalité des sciences de la vie et leurs techniques qu’elle connait si bien. Sans omettre le plaisir que procurent les fragrances discrètes et veloutées que l’on retrouve dans ses huiles essentielles. Nul doute que vous serez charmés comme Michel et moi ! 

La Fabrique Végétale : hydrolats et tisanes

Hydrolats

La Fabrique Végétale propose aussi les hydrolats aromatiques issus de ses distillations. Grâce aux distillations lentes et douces dont elle a le secret, ces hydrolats sont très concentrés en actifs. De la distillation des roses de Damas et de Provins, elle n’obtient que l’hydrolat (la fameuse eau florale de rose). Il faudrait une quantité astronomique de pétales de rose pour obtenir ne serait-ce qu’un peu d’huile essentielle. Elle nous propose aussi des hydrolats de bleuet et calendula. Rappelons que ces deux plantes ne fournissent ni essence naturelle ni d’huile essentielle. Ce sont des eaux apaisantes, même pour les peaux très sensibles, comme celles des nourrissons par exemple.

La Fabrique Végétale et les tisanes 

Tisanes La Fabrique végétale

La parcelle cultivée en agroforesterie permet aussi à Claire de pratiquer la cueillette bio. Les arbres lui fournissent feuilles et fleurs. Une farandole de plantes côtoie les blés, le sarrasin, le tournesol, etc. Une fois récoltées, Claire les fait lentement sécher dans son séchoir ventilé. La plante n’est jamais brutalisée et donne le meilleur d’elle-même dans les infusions. Et c’est ainsi que la Fabrique Végétale propose aussi des tisanes médicinales d’excellence, pour le plaisir ou pour les soins.

Le Trek des Essentielles : porte-parole de la qualité des huiles essentielles

Qualité des huiles essentielles

Je me fais la porte-parole de Claire. J’insiste encore et toujours sur l’importance de la qualité des huiles essentielles pour les soins de nos corps et âmes. Certes cette qualité-là a un prix, mais qu’est-ce à dire devant ces huiles essentielles d’excellence ? Quel travail nécessaire au bon accomplissement de chacune des nombreuses étapes, depuis le champ jusqu’au flacon d’huile essentielle!

Claire me confiait pourtant : « Notre métier est aujourd’hui en danger. Avec la diminution du pouvoir d’achat, les gens préfèrent acheter des huiles essentielles moins coûteuses ». Et moins coûteux, cela veut souvent dire : production de masse ou encore dans certains cas trop fréquents, adultérations. Par conséquent un pouvoir thérapeutique fortement diminué. Ainsi que des risques de toxicité pour la santé humaine, pour un plaisir olfactif réduit à néant.

Législation sur les huiles essentielles  

La législation sur les huiles essentielles est très compliquée en France, je ne vous apprends rien. Elle interdit toute forme d’allégation thérapeutique concernant les huiles essentielles. Et cela même quand elles sont scientifiquement étayées. 

Interdire à un producteur honnête de citer des sources bibliographiques, cela ne devient-il pas vraiment une aberration ? Est-ce diabolique de citer des sources d’auteurs reconnus et issus du monde médical ? D’autant que l’intention est de proposer ou orienter vers telle ou telle indication en matière de médecine familiale.

A mon sens, je ne le crois pas. N’est-ce pas un acte et même un devoir responsable que de donner la parole aux experts de la santé ? Quand on n’a pas soi-même la compétence requise ? N’est-il pas gage de sérieux que de chercher à informer correctement les acheteurs et utilisateurs potentiels ? N’est-ce pas moins dangereux d’informer ainsi le public à partir de données sérieuses et faisant référence ? Alors que laisser libre court à une automédication sauvage serait potentiellement délétère ? Ces questions restent posées !

En réalité, la législation certes nécessaire mais compliquée paraît aujourd’hui sur de nombreux points contestables. Et bien décourageante. Est-ce une volonté ?

Les « petits » producteurs-distillateurs artisanaux ne peuvent s’appuyer sur un service juridique ni mettre la main au portefeuille. Ils n’ont pas les moyens de s’extraire de ce « bourbier » administratif. En revanche, d’autres grosses entreprises de revente le peuvent pourtant, néanmoins… Cela ne crée-t-il pas directement de la concurrence déloyale ? A chacun d’en juger. 

Conclusion par Le Trek des Essentielles

Il faut être sacrément passionné (e) pour exercer cette magnifique activité, vous ne croyez pas ? 

J’espère que ces quelques éléments de réflexion pourront plaider en faveur de l’achat d’huiles essentielles « artisanales ». Quand elles sont réalisées avec amour et compétence. Qu’elles respectent une certaine éthique ainsi que le cadre de normes strictes et de contrôles répétés (chromatographiques, bactériologiques etc…). Oui, la « Qualité » a un prix : n’hésitez jamais à privilégier les produits aromatiques dont la « Qualité médicale » est reconnue. 

Passez la bonne parole amis lecteurs. Evitez autant que possible certaines productions industrielles à bas coût, très grand public. Trop souvent, les distillations sont écourtées et brutales (très haute température et très haute pression…). Elles desservent tous les efforts des vrai (e)s passionné(e)s. Au final, vous et moi, c’est-à-dire le consommateur et bien sûr l’aromathérapie dans son ensemble. Il s’agit bien de notre santé !

Michel Faucon, Claire Bertrand et le Trek - A la Fabrique Végétale
Michel Faucon, Claire Bertrand et moi

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2 Replies to “La Fabrique Végétale : une distillatrice et des huiles essentielles (2/2)”

  1. Bravo Johanne, quel plaisir de lire ton article.

    1. merci Roland pour ton retour !

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