Aubance Essentielles : huiles essentielles en Anjou (1/3)

camomille noble

Lors de mon dernier stage dédié aux approches sensorielles avec Michel Faucon, nous nous sommes retrouvés en Anjou. Nous avons eu la chance de découvrir le magnifique projet du Jardin de Camifolia tout comme la chance de découvrir la Rose de Provins

Mais le sujet que je souhaite traiter concerne le projet de deux amis, Yann et Frédéric : Aubance Essentielles. Deux amis à l’origine de très jolies huiles essentielles, made in Anjou. Des huiles à la douceur angevine… 

PHOTO/LE COURRIER DE L’OUEST par LAURENT COMBET – FREDERIC BOURASSEAU ET YANN JEANNETEAU – LA PLANTATION DE LA LAVANDE

Je ferai également un focus sur deux des trois dames d’Anjou : la camomille romaine et la menthe poivrée (dans un deuxième article). 

Mais d’abord : le projet. 

Agroforesterie et distillerie artisanale

Le projet a démarré il y a 5 ans lorsqu’ils ont racheté une parcelle de 3,5 hectares. Un champ magnifique cultivé selon les règles de l’agroforesterie. La volonté de Yann et Frédéric était de diversifier les cultures, de ne surtout pas tomber dans le piège de la monoculture.

L’agroforesterie est un mode d’exploitation des terres agricoles associant des arbres et des cultures (ou de l’élevage) afin d’obtenir des produits ou services utiles à l’homme. L’association arbres et agricultureprésente des avantages considérables, notamment dans le domaine de la protection des sols. En effet, la plupart des arbres fixent l’azote et captent le carbone, retiennent l’humidité et apportent de la fraîcheur. En gros, c’est copier ce que fait déjà Mère Nature depuis… la nuit des temps. Mais les méthodes d’agriculture intensive du dernier siècle ont éloigné l’Homme de cette logique à toute épreuve. 

Des arbres 

Les arbres plantés sur cette parcelle sont principalement des espèces de la région, mélangeant du bois d’œuvre, des arbres fruitiers dont des anciennes variétés (pommiers, poiriers), du tilleul, des figuiers, merisier, aulne, orme … Ils ont aussi replanté les haies arrachées. Il n’y a aucune essence exotique. 

De la biodiversité

Cette gestion agroforestière procure beaucoup de vie à ces terres : ça fourmille de biodiversité, et ils ne pâtissent d’aucun problème de ravageur. 

Les terres sont paillées avec les résidus des distillations ou, grâce aux déchets d’élagage que des amis élagueurs leur déposent, qui sont compostés puis répandus sur le sol. Rien ne se perd, tout se recycle. Aucune bâche plastique n’est utilisée pour « protéger » les sols. 

Yann et Frédéric laissent toujours quelques pieds en fleurs pour les abeilles. Il faut bien partager. 

Désherbage 

Le désherbage se réalise majoritairement à la main. Aucun traitement n’est utilisé même bio. Cela prend du temps mais en vaut la chandelle. Frédéric et Yann sont auprès de leurs plantes tous les jours, peu importe le temps qu’il fait. Un petit tracteur « non invasif » et coupant à même le sol, sans abîmer la surface se tient prêt à les soutenir selon la culture.

PHOTO /LE COURRIER DE L’OUEST/LAURENT COMBET

Eau, ressource précieuse et irrigation

Aucun système d’irrigation n’est utilisé. Très ponctuellement, un système de goutte à goutte peut être installé temporairement selon le niveau de sècheresse. 

La nappe phréatique se trouve à 15m sous terre : les deux amis essaient de préserver au mieux cette ressource précieuse qui appartient à tous. Pour cela, ils ont installé des systèmes de récupération de l’eau de pluie qu’ils stockent dans des cuves. A ce titre, 2000 litres étaient disponibles pour irriguer la camomille noble mais la météo du mois de juillet dernier a évité de les utiliser … 

Un modèle de « tout irrigation » irait à l’encontre de leur philosophie. 

Des plantes qui s’expriment

D’ailleurs, les plantes développent bien plus de résilience quand elles doivent faire avec ce qu’elles ont. Dans ce cas, on peut imaginer que la camomille et la menthe poivrée bénéficient de cette mise à l’épreuve, les arômes ne trompent pas. 

Distillerie artisanale

La distillerie est installée dans un hangar appartenant à un lycée agricole. Un bel alambic de 1000 litres, tout inox, et une chaudière achetée à part qui produit entre 100 et 150 kilos vapeur / heure.

L’eau d’irrigation de la Maine (non potable) est utilisée pour le refroidissement seulement. Néanmoins, et je vous rassure, la distillation est effectuée avec le réseau d’eau potable. 

Huiles essentielles biologiques 

Ils sont les seuls à produire des huiles essentielles biologiques en vente directe en Maine et Loire. Il est vrai que de gros volumes sortent de l’Anjou mais qui sont plutôt destinés au négoce. 

Vous aurez donc le bonheur de les trouver dans un réseau de boutiques spécialisées.

Gamme d’huiles essentielles

Les huiles produites sont : camomille noble (ou romaine), menthe poivrée, thym à thujanol et à thymol, romarin à verbénone et à cinéole, immortelle d’Italie, lavande fine, géranium rosat et laurier noble. 

Le laurier noble n’est pas présent dans le champ. Ce sont leurs amis élagueurs qui leur déposent le résultat des coupes en zones saines. 

Hydrolats ou eaux florales

Conditionnement

L’idée est de conditionner le plus tôt possible les hydrolats à leur sortie de cuve pour éviter toute contamination (mais bon, la distillation est faite en moyenne à 100 degrés, les bactéries à cette chaleur ont un peu chaud). Ils sont stockés en cuve inox de 30 litres. Aucun ajout de conservateur n’est réalisé, un hydrolat étant assez stable. Néanmoins, pour éviter tout problème, les hydrolats de Yann et Frédéric portent une date de péremption d’un an. 

cuve inox pour conditionnement des hydrolats – Credit photo #AubanceEssentielles

Chaîne de production

Toujours l’avantage d’être une petite production : Frédéric et Yann ont une parfaite maîtrise de la chaîne de production (contrairement aux grossistes qui eux doivent filtrer. En effet, leur vision sur la vente des produits est limitée, et n’ont aucune garantie du stockage de leurs hydrolats. Ils se doivent donc d’être prudents). 

Dans le cas des hydrolats de nos amis, les bouteilles invendues dont la date de péremption est passée sont tout simplement échangées et remplacées. 

Valorisation de l’eau florale 

Heureusement que l’eau florale (ou hydrolat) se valorise bien aujourd’hui (ce qui était moins le cas il y a encore quelques années). 

La valorisation des hydrolats est en effet une bonne chose : 

  • pour les consommateurs qui ont accès de ce fait à un produit plus dilué et facile d’utilisation 
  • pour les distillateurs qui ont ainsi la possibilité d’un retour sur investissement et un gain plus avantageux. 

Boutiques spécialisées

Les produits Aubance essentielles sont majoritairement vendus dans les boutiques bio et locales. A noter également que le réseau des boutiques biocoop les a référencés depuis l’été dernier sous appellation Aubance Essentielles.

Frédéric et Yann comptent sur le bouche-à-oreille. Ils participent également à de nombreux salons locaux et régionaux. 

Ci-dessous le formulaire de commande 2021 que vous pouvez télécharger si vous le souhaitez. Dès que je recevrai celui de 2022, je le téléchargerai ici-même.

Je ne fais de publicité pour aucun réseau ici et n’ai aucun intérêt de parler de ces réseaux de distribution ou boutiques. Cela a simplement comme objectif de vous aider à trouver ces trésors. Et j’espère que ma maigre contribution participera à leur donner de la visibilité. 

 Voici cette première partie est terminée. Dans la prochaine, nous entrerons dans le détail de la camomille noble et de la menthe poivrée.

Que vous inspire le travail de Yann et Frédéric ? Aurez-vous envie de découvrir leurs huiles essentielles ? Dites-moi tout en commentaire!

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2 Replies to “Aubance Essentielles : huiles essentielles en Anjou (1/3)”

  1. Aromatologue de fonction, j’ai beaucoup apprécié votre fonctionnement !
    Pourriez-vous m’en dire plus de la production de votre Ravintsara ?
    Qualitativement vôtre

    1. Hello Didier, je me renseigne auprès d’Aubance et te dirai comment ils se procurent leur ravintsara. Tu te doutes bien qu’il ne vient pas d’Anjou !

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