Huiles essentielles de Manaraha : portrait d’Annick, productrice en brousse (1/3)

De Madagascar, je suis rentrĂ©e enrichie de belles images et expĂ©riences. NĂ©anmoins, le plus important Ă  mes yeux :  Madagascar m’a offert une amie. Un coup de cĹ“ur amical qui donne des ailes. Vous savez quand c’est fluide, facile, comme si on s’était toujours connues ? Eh bien, c’est ce sentiment que j’ai ressenti quand j’ai rencontrĂ© Annick. Je remercie Didier Ramiandrasoa de l’avoir mise sur ma route. 

Annick donc…  Lumineuse, drĂ´le, positive, Ă©nergique, forte, dĂ©terminĂ©e, courageuse. Nous ne sommes plus quittĂ©es depuis le voyage, enfin façon de dire. Dès qu’Annick le peut, elle m’appelle et on reprend la conversation et nos fous-rires lĂ  oĂą nous les avons laissĂ©s. Merci Whatsapp. 

Annick est productrice d’huiles essentielles sur sa plantation de Manaraha situĂ©e quelque part entre Fianarantsoa et Manakara. Elle est loin, très loin de moi. Le cafĂ© entre copines avec Annick est un projet Ă  part. Pas de connexion Ă  internet, elle vit en brousse. Je l’ai renommĂ©e Annick de la Brousse d’ailleurs. Annick a vĂ©cu en France mais est repartie sur ses terres pour reprendre la plantation en main.

Je vais diviser cet article en trois publications diffĂ©rentes (beaucoup de choses Ă  partager!). Dans un premier article, je prĂ©sente certaines plantes que cultive Annick, le tout illustrĂ© par des anecdotes Ă©loquentes tĂ©moignant de sa vie de productrice de brousse. Ensuite, j’aborderai certains aspects fâcheux (commerciaux, règlementaires notamment) concernant la vente des huiles essentielles produites par Annick mais plus globalement s’appliquant Ă  Madagascar. Enfin, je reporterai certains aspects de sa vie en brousse, bien loin de nos vies douillettes. Mais quand c’est Annick qui le raconte, ça donne juste envie de vivre cette expĂ©rience avec elle. 

CI-dessous quelques photos de novembre 2022, les protagonistes sont : Geoffray Ramiandrasoa, maman, moi, Annick, Murielle Bebrone et Stéphane pour la photo du haut gauche.

Vous ĂŞtes partis, je vous embarque dans la vie d’Annick ? 

1. Annick et ses huiles essentielles

1.1. Cinnamomum camphora : Chine versus Madagascar

Petit rappel : le camphrier de Chine Cinnamomum camphora est d’origine chinoise. L’huile essentielle de l’écorce est utilisĂ©e pour la fabrication du baume du tigre, très efficace contre les douleurs musculaires. Quant Ă  l’huile essentielle feuilles du Cinnamomum camphora, c’est le Bois de HĂ´, Ă  linalol. C’est cette huile qui est conseillĂ©e en lieu et place de l’huile de bois de rose Aniba rosaeodora qui se trouve aujourd’hui en danger d’extinction. 

Le Cinnamomum camphora s’est parfaitement adaptĂ© au territoire malgache et a dĂ©veloppĂ© une biochimie spĂ©cifique : Ă  cinĂ©ole. C’est une Â« feuille bĂ©nĂ©fique Â» très utilisĂ©e dans la pharmacopĂ©e malgache. Et ne vous trompez pas : cherchez toujours Cinnamomum camphora cineoliferum ou de son nom vernaculaire mais reconnu : Ravintsara. 

D’ailleurs, cela serait lui rendre justice s’il obtenait son appellation propre Ă  Madagascar. 

1.1.1. Ravintsara de Manaraha 

En reprenant la gestion de la plantation Manaraha, Annick y a introduit le ravintsara. Fine mouche, elle l’a plantĂ© sur diffĂ©rentes parcelles pour identifier celle qui donnerait la meilleure huile essentielle de qualitĂ© thĂ©rapeutique. A son grand Ă©tonnement, chaque parcelle a donnĂ© une huile dont la chromatographie Ă©tait diffĂ©rente. Difficile de savoir pourquoi en revanche : une variabilitĂ© due Ă  l’ensoleillement, une terre plus ou moins acide ? Quoi qu’il en soit, Annick a quatre parcelles de ravintsara et autant de profils diffĂ©rents. 

Les photos suivantes: vous voyez le jeune plant en terre et la manière dont les arbres de Ravintsara ont poussĂ© en l’espace de 5 ans (crĂ©dit photo: Manaraha).

« Quand je veux produire pour les grossistes (donc fournir une qualitĂ© moyenne standard), je sais oĂą me servir. Quand je veux la meilleure qualitĂ© pour ma clientèle de niche, je sais oĂą envoyer mes cueilleuses qui sont formĂ©es spĂ©cifiquement pour cela. De cette manière, je peux garantir une huile essentielle de Ravintsara de Manaraha sans safrol ni camphre, sinon Ă  l’état de trace Â». 

1.2. Citronnelle (Cymbopogon citratus)

1.2.1. Rendement de la citronnelle

Annick, qui a le nez creux, ne s’est pas lancĂ©e dans une grosse production d’un coup. Prudente, elle ne mobilise jamais une parcelle complète pour initier une culture. Elle commence avec une distillation limitĂ©e Ă  50 kilos ce qui lui permet de calculer le rendement de la plante en huile. En reprenant l’exemple de StĂ©phane, producteur, (cf. article ici) qui s’est retrouvĂ© avec une parcelle de citronnelle sur les bras, Annick rĂ©torque Â« ces entreprises industrielles veulent un test de rentabilitĂ© gratuit sur la terre des gens». 

Elle ajoute : Â« J’ai nĂ©anmoins constatĂ© que le rendement de la citronnelle est très bas (StĂ©phane avait distillĂ© 1,5 tonnes pour obtenir 800 ml de citronnelle). Puis, au vu du prix d’achat sur le marchĂ©, très bas, j’ai laissĂ© tomber tout de suite. La citronnelle n’offre aucune rentabilitĂ© Â». 

Photo de la cueillette de citronnelle, crédit: Manaraha

1.2.2. Citronnelle fraîche

Annick a tout rĂ©coltĂ© avec ses cueilleuses, dĂ©bitĂ© en petits sachets et vendu directement la citronnelle en plante sĂ©chĂ©e. Les Malgaches l’utilisent beaucoup en cuisine. Annick ne distille donc pas de citronnelle de Madagascar. NĂ©anmoins, avec ce test grandeur nature, elle sait dĂ©sormais Â« combien de citronnelle fraĂ®che est nĂ©cessaire pour obtenir tant de citronnelle sĂ©chĂ©e. Si je veux me lancer dans la commercialisation de la citronnelle sĂ©chĂ©e, je connais les chiffres Â».  

Bonus : La citronnelle de Madagascar a la spĂ©cificitĂ© de contenir du myrcène. Didier Ramiandrasoa la prĂ©conise pour une utilisation culinaire plus que celles de Java ou de Ceylan, entre autres. Sa forte concentration en aldĂ©hydes terpeniques (CitralGeranial) lui confère egalement des propriĂ©tes anti-inflammatoires cutanĂ©es. 

1.3. Précieuse Cannelle 

1.3.1. Deux huiles essentielles

Deux huiles essentielles sont extraites du cannelier : Ă©corce et feuille. A l’odeur, l’écorce est plus douce et sucrĂ©e alors que la feuille contient de l’eugĂ©nol qui nous rappelle le clou de girofle. Les deux sont dermocaustiques et ne peuvent donc ĂŞtre utilisĂ©es pures sur la peau. 

L’analyse chromatographique de l’huile essentielle de cannelle feuille Manaraha montre un taux Ă©levĂ© d’eugĂ©nol (jusqu’Ă  78%) avec un rendement plutĂ´t faible (0,25%) pour une distillation qui dure environ 5 heures. 

La demande d’huile essentielle cannelle feuille connaît une hausse. En effet, son taux d’eugénol est intéressant car il compense le manque d’huile essentielle de girofle (le giroflier ayant souffert lors du passage des cyclones, c’est une culture très capricieuse).

1.3.2. Cannelle attire la convoitise

La cannelle a pris une telle valeur qu’elle attire la convoitise. Annick a subi du vandalisme et du vol de cannelle sur sa plantation. Cela l’avait contrainte Ă  employer des gardes pour assurer sa protection. 

Pourtant, il semblerait que la cannelle ne soit pas reconnue Ă  sa juste valeur par les autoritĂ©s. Dans mon Carnet de voyage #1, j’évoquais une rencontre avec un politicien un soir au lodge. Ses propos tenus sur la cannelle sont Ă©loquents : son discours, policĂ©, sa langue, de bois. Il se dĂ©douane de toute responsabilitĂ© et surtout d’actions concrètes :  

« Ils ne veulent plus qu’on exporte la cannelle.  C’est de plus en plus difficile Ă  cause des autoritĂ©s. Il y beaucoup de blocages ». Annick rĂ©torque que « le Sri Lanka vient d’obtenir une AOC de Ceylan et que Madagascar pourrait aussi y prĂ©tendre Â». Ce politique rĂ©itère : Â« Ils ne sont pas lĂ  pour dĂ©velopper le pays mais faire de l’abus et tout bloquer. La cannelle, vous ne l’avez pas volĂ©e dans la forĂŞt. Aucun de ces idiots ne comprennent cela. Alors que si vous parlez des plantes endĂ©miques dans les forĂŞts Ă  aire protĂ©gĂ©e, le discours change. Mais la cannelle, tout le monde l’a dans sa cour Â». 

Encore un casse-tĂŞte malgache. Une denrĂ©e qui prend de la valeur et attire la convoitise. NĂ©anmoins, de plus en plus difficile Ă  exporter, elle pourrait contribuer Ă  un dĂ©veloppement Ă©conomique pour le pays. 

Et puis… si mĂŞme les politiques bien placĂ©s ne peuvent rien faire, imaginez le peuple malgache ? 

Encore une fois nous restons sur une grosse inconnue. 

1.3.3. Écorce de cannelle

L’écorce de cannelle donne diffĂ©rents produits de diffĂ©rentes qualitĂ©s qu’Annick nous a dĂ©taillĂ©s. 

  • QualitĂ© première – Ecorce de la cannelle : les jolis tubes que nous trouvons dans le commerce 
  • QualitĂ© intermĂ©diaire – Cannelle grattĂ©e issue des dĂ©chets de l’étape 1 : les parties non utilisĂ©es pour la « qualitĂ© tube Â» feront office de cannelle grattĂ©e

La cannelle grattĂ©e peut intĂ©resser les Ă©piceries fines si elle est prĂ©sentĂ©e sous forme de poudre. La valeur entre les deux qualitĂ©s tube et grattĂ©e va du simple au triple. Annick prĂ©cise que Â« du grattĂ©, ça a toujours de la valeur Â».

  • QualitĂ© moindre – Le tout-venant. Hors norme, la cannelle non grattĂ©e. 

1.3.4. Cannelle de Ceylan de Manahara 

1.3.4.1. Canneliers sauvages 

Les canneliers sont sauvages Ă  Manaraha. Annick a fait en sorte de prĂ©server ce peuplement spontanĂ© en protĂ©geant les pieds mère avec prĂ©caution. Le cercle vertueux de la biodiversitĂ© a Ă©tĂ© remis en marche puisque les excrĂ©ments des oiseaux ont permis aux jeunes canneliers de se dĂ©velopper sans aucune intervention humaine. 

Cueillette et tri de la cannelle sauvage de Manaraha (crédit photo: Manaraha):

1.3.4.2. Tubes de cannelle de Manaraha : anecdote 

Annick nous a racontĂ© une anecdote concernant ses tubes de cannelle. Lors d’une livraison, les acheteurs lui ont tout simplement proposĂ© d’acquĂ©rir sa cannelle tube et cannelle poudre au tarif de la catĂ©gorie infĂ©rieure :

  • Les tubes soi-disant dĂ©passaient les normes convenues et ont Ă©tĂ© considĂ©rĂ©s de deuxième choix soit catĂ©gorie non grattĂ©e
  • Sa poudre de cannelle issue de la partie non grattĂ©e a Ă©tĂ© tout simplement dĂ©clarĂ©e comme Ă©tant issue du tout-venant.

Annick, refusant de dĂ©valoriser son travail, a ramenĂ© tubes et poudre chez elle. Â« J’ai refait les 27 kilomètres Ă  pied dans l’autre sens avec ma cannelle sous le bras. Je n’allais pas leur vendre cette poudre très sucrĂ©e Ă  ce prix dĂ©risoire Â».

1.3.4.3. Distillation de la poudre de cannelle

Par dĂ©pit mais aussi par dĂ©fi, Annick a distillĂ© sa poudre de cannelle considĂ©rĂ©e comme un dĂ©chet. Une moustiquaire en coton posĂ©e sur la grille afin que la poudre ne se dilue pas dans la cuve Ă  eau, elle raconte : Â« Cette distillation Ă©tait comme une mĂ©ditation. Tous mes sens Ă©taient dirigĂ©s sur la sortie de l’alambic et mon verre graduĂ©. Combien d’huile essentielle allais-je rĂ©cupĂ©rer ? Quelle sera sa qualitĂ© organoleptique ?».

Cinq heures de distillation plus tard et vingt kilos de poudre distillĂ©s : un joli 75 millilitres d’huile essentielle Ă  la sortie. PlutĂ´t un bon rendement. Annick se demande si c’est Â« la cannelle sous forme de poudre qui offre un rendement aussi intĂ©ressant ainsi qu’une qualitĂ© organoleptique aussi sucrĂ©e ? Â». 

Cette huile de cannelle Ă©corce, la poudre Ă©tant issue de l’écorce grattĂ©e, contient 58% d’aldĂ©hyde cinnamique. Â« La meilleure qualitĂ© que j’ai jamais obtenue Â» dit Annick. Une belle surprise et un bon pied de nez aux acheteurs !

1.4. Patchouli, une histoire incroyable

1.4.1. Des boutures 

En visitant la plantation d’un confrère fraĂ®chement installĂ© sur la cĂ´te, Annick voit un carrĂ© de plants qu’elle ne connaissait pas. Surprise d’apprendre que c’était du patchouli, Annick dit : 

« J’ai souvent entendu parler du patchouli en regardant les pubs pour parfum Ă  la tĂ©lĂ© ou en lisant les ingrĂ©dients dans les boutiques de parfum en France. Je ne l’avais jamais vu ni touchĂ© et j’aimais son odeur Â». Il faut dire que le patchouli n’est pas endĂ©mique de Madagascar et peu connu. Annick caressait ce rĂŞve un peu fou d’en planter Ă  Manaraha pour produire une huile essentielle destinĂ©e aux industries du parfum et de l’aromathĂ©rapie. Pour elle, Â« planter du patchouli reprĂ©sentait un symbole de renaissance de la plantation Â». NĂ©anmoins, se procurer des plants restait une question sans rĂ©ponse jusqu’à ce jour.

Curieusement sans mĂŞme le demander, le propriĂ©taire du lieu lui remet deux boutures, les calfeutre dans une motte de terre humide et enveloppe le tout prĂ©cautionneusement dans une feuille de bananier attachĂ©e avec du raphia. Il lui dit : Â« Essaie ça chez toi car ici la terre ne s’y prĂŞte pas. Peut-ĂŞtre qu’il y poussera mieux Â».

Annick remercie et sans vraiment y croire, elle ramène les boutures au fond de ses sacs de brousse. Ses pensĂ©es se dirigent plutĂ´t vers le trajet de retour Ă  Manaraha entre la chaleur, le taxi brousse, la ligne de chemin de fer en dysfonctionnement, les 27 kilomètres Ă  pied sans oublier la longue remontĂ©e du fleuve en pirogue sous le soleil accablant (deux photos prises entre 2007 et 2009 vous donnent une idĂ©e des conditions du retour. Elle est chou Annick … crĂ©dit photo: Manaraha).

Au fond des sacs de brousse, ces boutures Â« ne pouvaient qu’être ratatinĂ©es et ne pas survivre Ă  ce voyage Â»

1.4.2. De la boue séchée

De retour Ă  Manaraha trois jours plus tard, Ă©puisĂ©e, Annick demande Ă  Krisy, sa dame de confiance, de ranger ses affaires. Krisy vient alors la trouver : Â« Madame, qu’est-ce que c’est ? On dirait de la boue sĂ©chĂ©e Â». Annick se souvient lui avoir rĂ©pondu : Â« Ce n’est rien, juste quelque chose que l’on m’a donnĂ©. Mets-le Ă  l’ombre des cafĂ©iers ». Tout en pensant : Â« A quoi bon ? Â».  

Les mottes sèches et ratatinĂ©es ont Ă©tĂ© dĂ©posĂ©es par terre sans ĂŞtre replantĂ©es puis oubliĂ©es. La Clidemia hirta, plante foisonnante, a fait son Ĺ“uvre et recouvert littĂ©ralement le sol. 

1.4.3. Vigoureux patchouli

Un jour, il a fallu dĂ©sherber les cafĂ©iers : les graines mĂ»res et tombĂ©es germent sur place. Les jeunes plants doivent ĂŞtre repiquĂ©s en pĂ©pinière. Annick prĂ©cise : « J’ai toujours Ă©duquĂ© les filles Ă  ne pas arracher ce qu’elles ne connaissent pas mais plutĂ´t de chercher Ă  savoir ce que c’est ». Respectueuse de cet enseignement, une femme demande alors : « Madame, quelle est cette plante touffue ? ». Annick s’approche loin de se douter que les deux boutures nĂ©gligĂ©es il y a plusieurs semaines avaient survĂ©cu …

Folle de joie, elle s’écrie : Â« C’est le patchouli ! Les femmes qui n’en avaient jamais entendu parler m’ont littĂ©ralement regardĂ©e comme une folle mystique Â». Sans attendre, munie de son sĂ©cateur, Annick donne les consignes de biner un carrĂ© et dĂ©bite alors des boutures qu’elle met en terre directement. L’idĂ©e Ă©tait de prĂ©parer Â« une mini plantation Â» afin de lancer la culture de patchouli de manière professionnelle.

Aujourd’hui, après quatre ans, Â« je suis presque envahie de patchouli. Il est très vigoureux et s’est très bien adaptĂ© Ă  Manaraha. Il couvre parfaitement le sol entre les rangs de vanille et me procure une masse verte disponible Ă  profusion. Cela me permet d’économiser les frais de dĂ©sherbage manuels Â».

1.4.4. De la culture à la distillation des feuilles de patchouli 

Plusieurs Ă©tapes sont nĂ©cessaires de la culture Ă  la distillation : 

  • RĂ©colte des feuilles de patchouli de septembre Ă  novembre. 
  • SĂ©chĂ©es Ă  l’ombre 
  • FermentĂ©es et stockĂ©es au sec pendant un minimum de trois mois 
  • Distillation en moyenne de six heures
  • Huile essentielle mise Ă  dĂ©canter dans des bouteilles en verre ambrĂ© pendant au moins six mois pour que les arĂ´mes se dĂ©veloppent. 

SacrĂ© petit process tout de mĂŞme qui demande beaucoup de prĂ©caution, de temps et d’amour !

1.5. Concernant le gingembre bleu

Pour celles et ceux d’entre vous qui connaissent l’huile essentielle de gingembre bleu (ici), son odeur est citronnĂ©e et très fraĂ®che. Cette variĂ©tĂ© de gingembre dont le rhizome vire au bleu/ gris par oxydation est considĂ©rĂ© comme un gingembre officinal classique (Zinziber officinalis). NĂ©anmoins, selon Annick qui a pris le temps de l’observer, Â« le gingembre bleu est plus petit, plus parfumĂ© et citronnĂ© que le classique soit le gingembre originaire de Chine, acclimatĂ© Ă  Madagascar par les industriels pour son meilleur rendement en dĂ©veloppement de rhizome ».

Sur son domaine de Manaraha et autour, les locaux ne connaissent que la variĂ©tĂ© du gingembre dit « bleu Â» : « Les gingembres traditionnels en brousse sont comme ça Â». Elle suppose qu’il serait Â« bien de changer son nom botanique car c’est ainsi qu’il semble s’être dĂ©veloppĂ© sur le territoire malgache Â»

Un gingembre Appellation d’Origine ContrĂ´lĂ©e Madagascar ? Et pourquoi pas ? 

VoilĂ , cette première partie est terminĂ©e. Dans un prochain article, nous verrons comment Annick est devenue productrice en brousse tout comme les circonstances qui l’ont ramenĂ©e sur ses terres et les difficultĂ©s auxquelles elle est confrontĂ©e dans son quotidien. 

Que vous inspire l’histoire d’Annick ? Dites-moi tout en commentaires !

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8 Replies to “Huiles essentielles de Manaraha : portrait d’Annick, productrice en brousse (1/3)”

  1. GĂ©raldine dit : RĂ©pondre

    Superbe article ! Ça donne envie d’en savoir plus sur Annick

    1. Chère Géraldine,
      oui je sais je sais …
      En attendant, les 2 prochains épisodes seront bientôt publiés 🙂

  2. A l’heure qu’il est, un nouvel alambic est en cours d’installation chez ANNICK !
    Exloitation agricole dans le sens yang du terme en juxtaposition du terme implantation yin correspond bien au QI que dégage notre productrice nationale
    ALEFA Annick a !

    1. oui, Annick est une femme incroyable, et oui, son nouvel alambic a bien été acheminé !

  3. On vit l’aventure et les odeurs

    1. merci 🙂

  4. chantal Koch dit : RĂ©pondre

    bonjour Johanne, je suis en train de rattrapper mon retard (j’ai boudĂ© l’internet un moment)
    je suis ravie de découvrir ces aventures !
    Mais quelle bout de femme extraordinaire ! Merci !

    1. bonjour Chantal, tu as bien fait de bouder internet et je te remercie de ne pas bouder mes histoires 🙂 merci pour ton retour, belle journée à toi

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